Rock’n’Rugby

Nous les avions quittés au Fil, Gautier, et, démentant tous les sombres pronostics des prophètes de malheur qui prédisaient qu’ils allaient clore, au Fil, voici que les contrôleurs changent de casquette, et se proposent de revisiter le rock au travers du prisme de l’industrie, dans une perspective, avouons-le, très derridienne, mais où Barthes (pas Fabien) et ses Mythologies, fait ainsi sentir son influence.

Le combo gaga ne se contente pas, dans une paronomase un peu facile, de convoquer les noces de la métallurgie et du metal (heavy), c’est tout notre rapport à la production industrielle qu’ils interrogent, en n’oubliant pas de se situer dans une analyse qui doit autant à la doxa post-marxiste (on ne peut manquer de souligner la filiation entre Your Own Personal Jesus et le Ni Marx Ni Jésus de Jean-François Revel), qu’à une interprétation que n’aurait pas renié Deleuze (voir leur choix de terminer sur Hygiaphone, cette impitoyable métaphore de l’incommunicabilité). On ne saurait trop souligner le rôle de leur nouveau mentor Antoine Garcia, lequel a terminé la soirée complètement cuit, fort logiquement, puisqu’un mentor n’est jamais cru.

Croyez-moi, quelque chose me dit que vous entendrez encore parler des rockers de la ville noire !

Et maintenant, on relit ça sans respirer !!

Olivier Ratounet