Reception du VRAC Clermont

On savait aussi que, depuis, ils avaient traversés une histoire compliquée : en rupture de ban avec leur ancien club de La Plaine et ayant migré (partiellement) au RC Beaumont., affiliation à l’UFAR, recomposition d’un nouveau groupe autour de quelques vieux guerriers (vieux mais de bon niveau/ ex-Fed2 souvent) et complété par des novices.
Aussi, on avait mis les petits plats dans les grands, R2 et vestiaire à l’Etivalliére, arbitre officiel (pour la première fois), repas réservé chez Charly en suivant, petit cadeau prévu (polo de nos 20 ans), …

Alors, comment peut- on voir un match dégénérer comme ça et finir en eau de boudin ?
Ne comptez pas sur moi pour distribuer les bons ou les mauvais points, et traquer les responsabilités. Mais je ne compte pas non plus jeter un voile pudique sur cette histoire, trouver des excuses à tout le monde (et de préférence, surtout à soi), s’abriter derrière les fameuses « valeurs du Rugby © », toutes ces belles idées préfabriquées pour faire passer de belles saloperies ou les pubs de la FFR.
Je préfère penser que les responsabilités sont largement partagées et, d’ailleurs, si je renvoie les équipes dos à dos, je n’oublie pas d’inclure dans ce (grand) sac d’embrouilles, l’arbitre (officiel, je le rappelle) ainsi que les dirigeants des 2 équipes.

Mais revenons au match. Car il y eut un match et même un bon dans sa première phase.
29 DO présents, ce qui a rempli d’aise Cyril, … mais qui n’est pas un scoop en soi : à la maison, il n’est jamais besoin de faire une feuille de match pour se compter.
Les Clermontois étaient 21, arrivés un peu à la bourre, mais il faut dire qu’on n’avait pas trop cru à leur arrivée annoncée à 19h00…
Notre referee, lui, était bien là, à l’heure. Il avait des allures de Bob Marley … jusque dans son élocution un peu pâteuse. Nous saurions plus tard que son arbitrage était lui aussi un peu lent et approximatif, ce qui n’amena pas vraiment la sérénité.

1er tiers temps.

Il avait été décidé devant la prévisible abondance de joueurs de donner la primeur du 1er tiers aux plus présents aux matchs et aux entrainements. L’équipe « des marrants » (©Hubert) était donc une équipe solide et assez aguerrie. Sur le terrain, les forces en présence étaient équilibrées… même si Olivier n’a joué que 30 secondes environ (échauffement mal digéré, sans doute …). Le match était engagé mais agréable. Les DO auraient surement mérité mieux qu’un nul dans ce premier acte, car ils se sont montré malgré tout assez dominateurs, au moins territorialement. Et ils ont eu les occasions pour scorer.
Mais, par contre, ils étaient un peu sur courant alternatif. Aussi, en milieu de mi-temps, après un bon jeu au pied (car le jeu au pied est revenu en cour) des clermontois, on a subi leurs assauts devant notre ligne pendant plusieurs minutes. Mêlées, touches, on n’arrivait pas à s’en sortir. Finalement, la digue a cédé : parmi eux, quelques avants, de forts tonnages, techniques et habitués de ces joutes faisaient pencher la balance dans quelques moments importants.
Heureusement, avec orgueil, les DO réinvestissaient rapidement le camp adverse et à leur tour mettaient la pression. Suite à un ballon gagné par Bert dans un ruck près de leur ligne, celui-ci est vivement écarté vers le large et Pat-du-43, en position de centre, va tout droit dans l’en-but. Quant à savoir ce qu’il faisait là…
Malgré ce regain de forme, la partie s’équilibrait.
Plus rien n’était marqué jusqu’au sifflet.

2e tiers

Certaines « agaceries » avaient-elles déjà fait leur œuvre ? C’est difficile à dire du bord du terrain.
Toujours est-il que l’ambiance ne semblait pas la même …
Nos joueurs avaient « tournés » forcément et présentaient un profil différent, moins habitués aux rudes joutes rugbystiques de nos dimanches d’antan. Alors que les avants adverses étaient eux comme des poissons dans l’eau dans ce jeu rugueux.
Certains problèmes commençaient à se faire jour. En bord de touche déjà, les remplaçants (dirigeants ?) Clermontois se plaignaient de notre jeu au sol ou de hors-jeu dans les rucks… et venaient même nous demander de … changer d’arbitre. Pensez, un arbitre officiel !...
De notre côté, toujours vu de la touche, nous étions bien conscients des faiblesses arbitrales, celui-ci, ergotant sur les 3 temps de l’introduction en mêlée, mais par contre, étant complétement transparent dans le jeu courant (rucks, hors-jeu de ligne, en-avant,…)
Sur le terrain, la crise éclata au grand jour sur un coup de gueule de CaptainNicolas , à la suite d’un piétinement arverne dans un ruck.
Le jeu devenait plus heurté.
Les adversaires avaient eu la bonne idée de marquer un peu avant, un essai très ressemblant au 1er : maul bien mené et échappée du 8 dans un couloir d’un mètre. Cubique et inarrêtable à 5 mètres de la ligne.
Et maintenant, cela jouait de moins en moins, chaque point de rendez-vous se chargeant d’une tension un peu trouble. Un énième entassement de joueur dégénéra en un attroupement survolté.
Et la colère manifestée par Mick, très difficile à raisonner sur le coup, nous montra que l’agression dont il avait été victime sortait des canons habituels. Nous sortîmes un joueur de chaque côté pour les calmer, mais il était déjà clair que les bornes étaient franchies.

3e tiers

Pour cette raison, il me semblait peu pertinent de s’engager dans un 3e tiers : c’est pourtant ce qui fut fait,… tout en sachant que les lumières n’allaient pas tarder à s’éteindre.
De toute façon, le jeu ressemblait fort à celui du 2e tiers, un peu sclérosé et, encore sur un ruck, une volée de coup de poing mis un terme final à cette gabegie.

L’ambiance était vraiment incertaine à cet instant. Après un moment de flottement, les Auvergnats ont dû nous courir après pour nous faire une haie d’honneur, in extrémis, dans les escaliers, avant de rentrer au vestiaire. Par ce geste, ils ont surement sauvé la soirée.

Après-match

Après la douche et avoir sacrifié au rituel maintenant bien rodé de Walter, après avoir « laissé tomber » quelques euros à l’arbitre, nous avons donc migré chez Charly, bientôt rejoint par le car des Clermontois (qui avaient embarqués Hubert, comme guide, ce qui explique surement leur retard).
Etonnamment, la soirée fut chaleureuse, les apéros multiples et je ne sais pas combien on était au repas mais la salle du haut affichait complet.
En plus, Olive était en verve (plus que les pousse-citrouille en bleu qui se sont fait donner la leçon en Ukraine ce soir-là…) et nous a fait lui aussi la totale. Mais, comme on l’a vu, il s’était économisé sur le terrain… Et a reçu l’apport de la salle pour le pot-pourri « Shit-box » (qui commence à être notoirement touffu) et par Hubert (encore), notamment, sur leur fameuse pièce « le pou et l’araignée » (avec accessoires).
Finalement, c’est quasiment le patron qui nous mit (gentiment) dehors car on avait dépassé l’heure admise par une maréchaussée sourcilleuse : 2h00 du mat quand même.
J’ai oui dire que certains sont allés se finir chez Tibo, mais ….

Café-Philo :

Une drôle de soirée, donc.
Il y a beaucoup de questions à se poser après un match comme celui-ci.
Dans mon esprit, cette rencontre se caractérise surtout, par un manque de maitrise général de toutes les parties en présence.
• De notre côté, on s’est montré trop limite-règle sur les rucks (pour ne pas dire plus)
• Conforté par le fait que l’arbitre ne disait rien.
• Les auvergnats, voyant cela, ont réglés les choses comme ils le faisaient du temps de leur splendeur, ce qui n’est, d’une part, plus d’actualité en UFAR et, d’autre part, pour certains gestes, passibles de plusieurs semaines de suspension dans n’importe quel match compet’.
Mais, pour cela, voyez le grand théoricien de l’autodiscipline : Domi
• Les dirigeants auraient dû mieux briefer l’arbitre sur les règles Loisirs (déblayages, ballons non disputés en mêlée, etc…) : on a peu l’habitude des arbitres officiels et on a peut-être perdu de vue qu’ ils ne connaissent pas du tout nos spécificités (mais on est bien d’accord, le grattage dans les rucks, les hors-jeu , et autres, piétinement joueurs au sol …, c’est interdit partout) . A un moment du match, nous aurions dû intervenir auprès de l’arbitre pour le recadrer, décider, par exemple, de ne plus disputer les ballons au sol, bref, calmer le jeu, au lieu de souffler sur les braises (coté VRAC).

La recherche de responsabilité, je l’ai dit, m’intéresse peu. Mais il est important de comprendre.
Pour nous. Pour agir sur notre comportement et être meilleurs.
Quelques attitudes, après le match, ne trompaient pas.
Certains de nos joueurs, globalement ceux qui avaient joué la 1ere partie, semblaient avoir apprécié la rencontre. Notamment, les anciens Rugbymen estampillés « compétition ». Ils n’avaient pas étés déstabilisés par le niveau physique de la partie. C’est quelque chose qu’ils avaient vécu chaque dimanche de leur carrière sportive. Et ils avaient même apprécié la rudesse de l’affrontement. Cela avait un petit parfum vintage qui ne leur avait pas déplu….
Pour certains autres, qui, eux, n’avaient joué que les autres tiers, c’était très différent. D’abord, le temps de jeu avait été moindre, c’est vrai, et il y avait une grande frustration.
Mais je pense aussi qu’ils ont été surpris par le comportement borderline de nos adversaires et n’ont pas su y répondre. Ce type de rencontre, ils ne l’avaient encore jamais vu.
Et ils ont eu des réactions épidermiques plus que réfléchies, individuelles plus que collectives.
Comme à l’entrainement. Où on préfère discuter des décisions, justifier sa position, plutôt que d’écouter ceux qui savent. Mais là, c’était un match, et, pas de chance, dans celui-là, l’heure n’était plus aux raisonnements.

Bon, c’est derrière nous, maintenant.
Cela a permis à nos joueurs moins aguerris d’en connaitre un peu plus sur le « vrai » Rugby, celui qui a aussi ses cotés sombres, et d’en prendre de la graine.
Là, cela a été bien trop loin et aurait surement mérité des sanctions pour 1 ou 2 de leurs joueurs (mais, pour eux, cela se réglera surement un autre jour, ailleurs, quand ils tomberont sur un autre joueur aussi limite qu’eux… et il s’en trouve toujours).
Quant à nous, il nous faut prendre aussi conscience que le niveau en UFAR augmente doucement. Au dernier Tournoi Régional, certaines équipes (Sallanches, Villefranche, …) avaient un engagement physique très important, également….

Joueurs présents :
CaptainNico, Vianney, Raoul-Thierry, SergioButcher, Grd Bert, Eric, Patdu43, Alain le Bleu, Largo, Oliv, Gilou, Tibo, les Fred de service (Small , Sailor), les 3 Lolos (LoloMin, LoloTess, LoloVia), Florent, Matthias, IrishRaymond, SergioBrasletti, Walter, Le douanier, Diego, Cyril, Yannick, Pierre, Mick, et Flavien-leretour.

Staff et Supporteurs du bord de touche :
Tonio, CoachPat, Alain, Mad, Hub… et sa famille.